Biennale d'Art Contemporain de Lyon

La Biennale de Lyon est née en 1991 d’une volonté d’exploiter le potentiel de la ville dans l’organisation d’évènements internationaux pour mettre en avant la création artistique contemporaine. En alternance avec la Biennale de la danse créée en 1984, elle se propose depuis ses débuts d’inviter les artistes à réfléchir sur un thème d’actualité suffisamment vaste pour permettre une multiplicité d’interprétations et de modalités d’exploration.

En 2024, Alexia Fabre sera la commissaire et Isabelle Bertolotti la directrice artistique de la prochaine édition de la Biennale d’art contemporain de Lyon.

Au cœur de cette 17e édition de la Biennale de Lyon, les relations humaines sont envisagées dans leurs enjeux contemporains, leur pluralité, leur amplitude et leurs rituels, afin d’explorer et d’étendre les pratiques d’hospitalité.

Cette édition, consacrée à l’accueil de l’autre, s’ancre dans la géographie naturelle et humaine de son vaste territoire sis en Auvergne-Rhône-Alpes, déterminé par les cours d’eau qui irriguent ses berges, permettent de colporter et d’échanger les produits, de transporter des personnes et générer des rencontres, et se rejoignent enfin pour devenir plus forts. Les fleuves et rivières charrient des récits de voyages et de découvertes, d’influence et de confluence, comme autant de courants qui nous entraînent vers les enjeux de l’hospitalité.

En 2024, Les Grandes Locos deviennent l’un des principaux sites de la Biennale de Lyon. Du milieu du XIXe siècle jusqu’en 2019, cet immense site de La Mulatière fut dédié à l’entretien et à la réparation des flottes de trains de fret qui parcouraient la France. Aujourd’hui en cours de transformation, il est entièrement repensé pour devenir lieu d’accueil d’évènements et pôle d’activités artistiques et culturelles, citoyennes et collectives. En l’investissant, la Biennale de Lyon souhaite faire perdurer, grâce aux projets des artistes, l’histoire du lieu, ses récits, les pratiques de soin et de réparation qui en constituaient l’identité.

Des artistes d’horizons multiples, à différents moments de leur carrière, sont invité.es à proposer leur interprétation et leur vision des relations, des façons d’être choral, singulier et pluriel à la fois. Dans un présent où se joue le respect de la différence, des idées contradictoires et du débat, le dialogue devient un enjeu relationnel et existentiel. En conjuguant les pratiques artistiques, il apparait aujourd’hui essentiel d’envisager les différentes façons de revenir sur l’autorité et sur les silences de l’histoire, dans une perspective d’expression polyphonique, d’attention et de respect de l’autre, de réparation intime ou collective.

L’accueil et l’hospitalité sont des relations au monde mises en œuvre par des choix, des actions, des gestes, des mots, du désir, des façons d’être aux autres ainsi qu’à soi-même. Ce sont des décisions personnelles, mais aussi collectives pour constituer des alliances, la force polyphonique du collectif qui permet de co-exister, de s’assembler et de se soulever.

Dans un désir de collaboration et d’extension du processus de création, les artistes convient les publics à prendre part à leurs œuvres : ils, elles, iels créent pour, mais aussi avec tous et toutes. En convoquant des œuvres existantes, en invitant les artistes à en produire de nouvelles, la Biennale de Lyon souhaite ouvrir un espace-temps de réflexion pour générer des expériences partagées et vivantes. Défendant de longue date les créateurs et créatrices, l’événement se conçoit aussi comme un temps pour réfléchir ensemble au rôle et au pouvoir des artistes de révéler le monde et d’y intervenir.

Ce qui est aujourd’hui en jeu est la confiance que nous plaçons en l’autre, mais aussi en la création, avec l’espoir que cette confiance et ce désir soient partagés par la société, et que le rôle des artistes soit attendu et accueilli.